Comment est-ce que Christelle Dabos écrit ?

C’est avec cette arrière-pensée que j’ai lu « La Passe-Miroir », Christelle Dabos, la gagnante du premier prix Gallimard-Jeunesse en 2013. Dix ans et quatre volumes plus tard, sa saga aura vendu 1,2 millions d’exemplaires.

Je la googlelise et je trouve un interview où elle explique sa façon d’écrire :

Elle dit ceci qui m’a interpelé : « Je suis rentré chez moi avec [cette idée]. Cela m’a mise dans une transe très particulière, proche de l’état amoureux. J’ai su que je ne pourrais plus m’arrêter d’écrire. »

Je suis absolument d’accord avec cette expression. Je ne sais pas comment je pourrais me passer de cet état. C’est proche de l’amour car j’ai envie d’être en empathie avec « mes » personnages.

Et puis elle évoque le côté « auto analyse psychologique ». là aussi, j’adhère !

Par contre, elle déclare ensuite que l’écriture de la Passe-Miroir, « C’était de l’improvisation totale. » Elle précise ici que Ophélie, son héroïne lui apparait pendant une promenade dans un bois mais elle ne sait pas ce qu’elle va écrire sur la page suivante.

Et là nous nous différencions totalement. Je ne connais pas ce lâcher-prise. J’ai besoin de savoir où m’emmène cette histoire quand je l’écris. Il me faut une fin avant même que je matérialise le 1^er mot. Et puis ensuite il me faut un plan, un déroulé… Les personnages s’imposent plus tard, dans ce fil qui se concrétise.

Peut-être que je me trompe alors ? Peut-être qu’un peu plus de spontanéité est nécessaire ? Comment est-ce que mes personnages peuvent respirer sinon ? Auraient-ils besoin de plus de liberté ?

Je vais aller voir comment ça se passe du côté d’Ellana de Pierre Bottéro pour le prochain article !